Du XIVe eu début du XVIe siècle, tout fidèle relativement aisé se devait de détenir son propre livre d’heures, reflet de son statut social. Le plus souvent rehaussé d’enluminures, il conservait un caractère unique à travers le choix des textes et de son iconographie par la commanditaire.
Le livre d’heures à l’usage de Troyes, conservé dans le fonds de la Société des lettres, était destiné à un membre de la famille Molé. Ses miniatures, réalisées autour de 1485, sont l’œuvre du plus célèbre enlumineur de la fin du Moyen Âge, Jean Colombe, auteur des Très Riches Heures du Duc de Berry.
Le livre d’heures à l’usage de Rodez a été commandité par un laïc rouergat autour des années 1460-1470 et comprend douze miniatures. Un de ses grands intérêts est de mentionner dans son calendrier les saints vénérés en Rouergue : saint Amans, saint Dalmas, sainte Radegonde… Il conserve un très rare exemple de calligraphie d’un Ave Maria « farci » à l’encre bleu, probablement fabriquée à partir de lapis-lazuli, un pigment extrêmement précieux au Moyen Âge.