Exposition
Le terrain
22 octobre 2022 au 6 mars 2023
Une oeuvre solitaire et monumentale
Sur le causse de Limogne-en-Quercy, Roger Rousseau creuse le sol pendant 25 ans. Il révèle et aménage un espace d’environ 1000m2 qu’il nomme « le terrain ». En dégageant la structure rocheuse enfouie, il ouvre une réflexion sur la condition humaine à un moment critique dans nos façons d’habiter la terre. Cette exposition présente, sous la forme de textes, de photographies, de pierres, d’artefacts et de sons, quelques-unes des questions que ce lieu, subversif et bouleversant, soulève.
Roger Rousseau s’est lancé dans une œuvre solitaire monumentale, un geste de sculpteur et de bâtisseur qui est aussi une démarche profonde sur le sens de l’existence. Mettant au jour les structures calcaires du Jurassique qui constituent le sol, il invente et architecture (cour, enceinte, murs, escaliers, couloirs, sièges, plateforme) « le terrain » : un lieu singulier, une expérience visuelle et physique avec le minéral et le géologique, un lieu de mémoire, d’imaginations et de réflexions. On ne sait pas bien devant quoi l’on se tient : de quelle époque s’agit-il ? Pourquoi est-ce si émouvant ?
Homme aux savoirs et compétences techniques poussées, ancien éducateur spécialisé, Roger Rousseau ne cesse d’expliquer sa position, comprenant l’enjeu délicat et magnifique que représente la transmission du terrain.
À Rodez, au Musée Denys Puech et au Musée Fenaille, les artistes évoluent selon la spécificité des deux lieux. À Denys Puech, on invite à découvrir le terrain de Roger Rousseau par le regard artistique d’Alexandra Pouzet et la narration de Bruno Almosnino, portés par ce double mouvement du lieu, réel et imaginaire. En parallèle, à Fenaille, des vitrines présentant des pièces provenant du terrain – pierres polies par Roger, pierres brutes, artefacts, tirages photographiques sculptés – entrent en dialogue avec la collection permanente. Par les images, les écritures de la matière, la projection spéculaire, les auteurs pointent des correspondances et racontent un récit mythique au présent. Le biographique se mêle au géologique. Roger parle de relation première à la pierre, de vivre en participation avec un lieu, de situer ses gestes dans un appauvrissement des moyens mis au service d’un mouvement vital.
Avec 4 créations sonores réalisées par Jehanne Cretin-Maitenaz entre l’été 2020 et l’été 2021, dans lesquelles Roger Rousseau évoque la question d’habiter le terrain, sous le gouvernement des pierres qui imposent leur rythme.