Les œuvres
de la collection

Casque à visage

Cet objet rare et précieux n’est pas un casque de gladiateur, comme on l’a longtemps cru. Il faisait partie de l’équipement sportif utilisé par les cavaliers de l’armée romaine au cours de jeux équestres, les hippika gymnasia, connus grâce à un texte de l’historien grec Arrien.

Sa découverte à Rodez est d’ailleurs curieuse, car la plupart des casques de ce genre ont été retrouvés le long du Rhin et du Danube, là où était regroupée l’armée romaine pour défendre les frontières de l’Empire. Seuls quatre objets de ce type ont été mis au jour en Gaule.

Hercule, détail du casque à visage en laiton, découvert à Rodez (rue Béteille), première moitié du IIIe siècle.
Hercule, détail du casque à visage en laiton, découvert à Rodez (rue Béteille), première moitié du IIIe siècle. © T. Estadieu

Ce casque à visage, percé de trous pour les yeux, le nez et la bouche, recouvrait la face du cavalier. Il était vraisemblablement associé à une calotte qui protégeait l’arrière et le dessus du crâne. Il porte un décor obtenu par la technique du repoussé sur feuille de métal. Le menton était marqué par une tête de Méduse, aujourd’hui disparue ; chacune des joues porte le buste d’un personnage de la mythologie : à gauche Hercule et sa massue, à droite une tête casquée, trop lacunaire pour identifier avec certitude la divinité représentée : Minerve ou Mars.

Des analyses du métal utilisé ont révélé qu’il s’agissait d’un laiton, alliage constitué de cuivre, avec 14% de zinc et 5% d’étain. La présence d’une couche supérieure avec d’importantes teneurs en étain et phosphore laisse penser que le laiton était très vraisemblablement étamé.