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Le premier niveau du musée est consacré en partie au XVIe siècle et à la Renaissance.

Localement, ce sont les personnalités des évêques qui marquent le siècle, surtout lorsqu’ils sont liés à la couronne de France, comme Georges d’Armagnac. Ce dernier mène une brillante carrière qui le conduit de ses bénéfices du Rouergue jusqu’en Italie, où il est ambassadeur à Rome. Il est promu cardinal en 1544.

Les richesses que ces prélats tirent de leurs charges permettent des commandes fastueuses auprès des meilleurs artisans : lissiers, sculpteurs… En Rouergue, une école de sculpture originale s’épanouit autour de Rodez dans le premier tiers du XVIe siècle. Des travaux sont aussi confiés à des artistes acquis aux idées de la Renaissance italienne.

La première salle présente deux tapisseries des Flandres, portant les armes des évêques de Rodez, dont Georges d’Armagnac. Elles illustrent des épisodes de l’histoire de Moïse : Moïse sauvé des eaux et le Passage de la mer Rouge.

Deux chefs-d’œuvre sont exposés à ce niveau : l’émouvant Christ de Bonnecombe et la Vierge des Annonciades.

Le premier, en bois polychromé, montre une grande maîtrise de l’anatomie et un évident souci de réalisme dans le traitement du corps. Les vestiges de la polychromie originale nous laissent imaginer la qualité de l’œuvre originale et la puissance de son expression. Son auteur pourrait avoir été un artiste italien, si l’on en croit la tradition orale.

La petite Vierge en calcaire polychromée, fragment d’une Annonciation, est aussi remarquable à plusieurs titres. L’œuvre, réalisée pendant le premier tiers du XVIe siècle, conserve des caractères de la statuaire médiévale (rigidité, légère disproportion). Elle emprunte aussi certains traits de la sculpture languedocienne de la fin du XVe siècle, empreint de douceur et de délicatesse. Son léger sourire annonce néanmoins une évolution et nous touche par son humanité.