Pionnier de l’industrie pétrolière

Maurice Fenaille (1855-1937) est un pionnier de l’industrie pétrolière en France. Sa société « Fenaille et Despeaux » est spécialisée dans l’importation, la distillation et la commercialisation du pétrole.
Dès 1865, l’entreprise familiale proposait à la vente « la saxoléine », une huile minérale dérivée du pétrole destinée à l’éclairage.
Au tournant du XXe siècle, « le Benzo-Moteur », une essence pour les automobiles et les aéroplanes accompagne la nouvelle révolution industrielle.
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, Maurice Fenaille est l’un des plus importants importateurs français d’essence.

Portrait de Maurice Fenaille
Portrait de Maurice Fenaille © collection particulière

Collectionneur et mécène

Grand amateur d’art, il consacre une grande partie de son temps libre à sa passion. Il fréquente ainsi des artistes de son temps : Maurice Denis, Henri Martin ou Auguste Rodin à qui il passe de nombreuses commandes pour décorer ses maisons ou réaliser des portraits de ses proches. Il est aussi très attiré par l’art ancien, plus particulièrement le 18e siècle et rédige des ouvrages sur la gravure et la tapisserie. Maurice Fenaille constitue une collection importante dont il fera bénéficier de nombreux musées à Paris ou en province. D’une grande discrétion, il contribue à des achats remarqués, comme le Bain Turc d’Ingres au bénéfice du Louvre. Il s’investit aussi dans le sauvetage d’un château ruiné, celui de Montal dans le Lot, en rachetant ou échangeant les fragments dispersés pour les remettre à leur place d’origine.

Photographie de Maurice Fenaille
Photographie de Maurice Fenaille à New York en 1872 © Collection particulière

Maurice Fenaille et l'Aveyron

En 1887, Maurice Fenaille épouse Marie Colrat originaire du village de Montrozier, à une vingtaine de kilomètres de Rodez. Il rachète le château où son épouse avait grandi et en fait sa résidence d’été. Il y invite ses proches et ses amis dont le sculpteur Auguste Rodin. Maurice Fenaille s’investit dans le développement économique et sanitaire de la région en finançant la création d’un sanatorium, d’une école d’agriculture, d’un atelier de tapisserie.

En 1913, il se porte acquéreur d’un hôtel particulier voué à la démolition dans le centre historique de Rodez. Il engage d’importants travaux de réfections entre 1923 et 1926 avant de donner l’édifice à la Société des lettres, sciences et arts de l’Aveyron pour qu’elle y présente ses collections.

Le « musée Maurice Fenaille » est inauguré le 30 octobre 1937 en présence de son mécène, peu de temps avant sa disparition.