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45 minutes

La « cité » des rutènes

Ie – IVe siècle

Détail de la borne milliaire en grès, provenant de Rodez (chapelle Saint-Vincent)
Détail de la borne milliaire en grès, provenant de Rodez (chapelle Saint-Vincent), 251-253 après J.-C.

La colonisation de la Gaule par les Romains, commencée au IIe siècle avant notre ère sur la côte Méditerranéenne, s’achève vers le milieu du Ie siècle av. J.C. Les Gaulois rutènes, qui entretenaient déjà des relations avec l’Empire romain adoptent peu à peu leurs modes de vie. En les initiant à l’écriture, qui permet de relater des événements, les Romains font entrer la Gaule dans l’histoire.

Vue de la salle 5, Segodunum, capitale des rutènes
Vue de la salle 5, Segodunum, capitale des rutènes

Le pays est sillonné de voies de circulation, jalonnées par des agglomérations, comme Condatomagus (Millau) et des villages, les vicus. Dans la campagne, prospèrent petites fermes et grandes propriétés terriennes, les villae.

Buste de Marc-Aurèle, provenant de Rodez (rue Saint-Martin-des-Prés) IIe siècle
Buste de Marc-Aurèle, provenant de Rodez (rue Saint-Martin-des-Prés) IIe siècle

L’oppidum gaulois de Segodunum (Rodez) devient capitale de la « cité » des Rutènes, division administrative des provinces de l’Empire. Il se transforme peu à peu en ville romaine, avec bâtiments à murs de pierre et toitures en tuiles, monuments publics (forum, temple, bain, amphithéâtre), équipements urbains (aqueduc, égout, nécropole).

Les collections gallo-romaines sont organisées en deux grands espaces. Au centre du premier, une mosaïque aux dimensions impressionnantes restitue le pavement qui recouvrait la galerie intérieure d’une riche demeure (domus) située à l’entrée de la ville romaine. Riches maisons privées et édifices publics sont ornés de sculptures et de mosaïques. Les vestiges retrouvés à l’emplacement de ces bâtiments nous renseignent sur le mode de vie des gallo-romains. Les vitrines murales regroupent ces objets du quotidien : soins du corps, parure, accessoires de costume, vaisselle et nourriture, activités commerciales et artisanales. Parmi ces dernières, les céramiques sigillées fabriquées à La Graufesenque (Millau) ont été produites par dizaines de milliers d’exemplaires. Ces poteries à vernis rouge, signées par un sceau de potier (sigillum), ont été exportées dans tout l’empire romain.

Le second espace, aux fenêtres largement ouvertes sur la ville actuelle, offre des échappées visuelles sur le site du forum gallo-romain, dont une maquette propose la restitution. 

Dans la même salle, ont été rassemblées des pièces sculptées de l’époque gallo-romaine (tête de cheval et têtes de faune en marbre). 

On y présente aussi des objets uniques de cette période, retrouvés à Rodez : un casque à visage en bronze sur lequel figure un décor repoussé représentant Mars et Minerve. Seulement quatre casques de ce type ont été mis au jour en Gaule ; objet de parade, il était utilisé par les cavaliers romains pour des jeux hippiques.

Tête de cheval en marbre
Tête de cheval en marbre
Joug de cheval en bois et plomb
Joug de cheval en bois et plomb

Un joug en bois, daté très précisément du IIIe siècle de notre ère, servait au harnachement d’un cheval ; il est exceptionnellement préservé et on ne connaît que quelques rares exemplaires en Europe

A proximité, un chapiteau en bronze de la même période, avec tailloir, fleur et volute, semble absolument unique. Aucun autre exemplaire ne figure dans une collection publique. Dans son « Histoire Naturelle », Pline l’Ancien mentionne ce type d’objet, d’abord réservé aux temples, mais dont de riches particuliers s’approprient aussi l’usage.

Mosaïque
Mosaïque